De l’atelier à la galerie

autoportrait

Né en 1981, je quittais ma province à 20 ans pour rejoindre Paris afin d’y faire des études d’industries céréalières. Etudes totalement aléatoires certes mais la vie parisienne était une aubaine.

Ayant toujours été entouré de tableaux, que ce soit chez moi ou chez mes grands-parents qui faisaient de la faïence, dessiner fut depuis mon enfance un de mes passe temps favoris. Mais c’est à Paris que je décidai de pratiquer la peinture sérieusement et de mettre de côté les céréales. Il me fallait apprendre aux côtés d’un maître comme le voulait la tradition. A Paris, il y avait forcément quelqu’un. A l’école des beaux-arts étaient mis en avant les installations et la peinture conceptuelle, ce qui ne m’attirait pas. Direction alors la Grande Chaumière, on aurait su me renseigner dans cette endroit historique.

« Mon jeune, il n’y a plus personne aujourd’hui, les cités d’artistes c’est fini », m’avait dit la personne à l’accueil. Je gardais espoir et me rendis dans une galerie du 15ème, pour laquelle j’avais un carton d’invitation. « Je ne vois plus que Lejeune, il n’y a que lui qui peut vous apprendre quelque chose », me répondit-on cette fois-ci.

Philippe Lejeune avait eu comme maître Maurice Denis, qui lui-même avait été influencé par Paul Gauguin. Il était donc le successeur d’un long héritage et cette idée me plaisait. Lorsque j’ai rencontré Philippe Lejeune et vu ses oeuvres, j’ai su tout de suite que ce serait lui. J’ai donc suivi scrupuleusement ses cours de dessin et de peinture. Il nous apprenait la peinture à partir du portrait car il considérait que c’était une des choses les plus difficiles. Je fréquentais en même temps les ateliers beaux-arts de la ville de Paris : fresque, anatomie, dessin, peinture.

nature morte

Je passai quelques mois dans un atelier de gravure et fis un stage à l’opéra Bastille. Ayant appris les fondamentaux de la peinture, je poursuis aujourd’hui seul le chemin et m’oriente vers l’abstraction, ce qui est pour moi une réaction logique.

Parallèlement à ma peinture, je me suis toujours intéressé aux oeuvres de mon père, me disant qu’un jour on pourrait faire une exposition. En 2016, j’eus l’idée – ou l’intuition- de concevoir un livre présentant ses textes et ses oeuvres. En 2019 le livre fut édité et en 2020 mon père décéda. Mais le projet était lancé.

Habitant aujourd’hui à côté d’Orléans, j’ai la place suffisante pour que mon atelier puisse aussi être une galerie qui présenterait mes oeuvres, celles de mon père et celles d’autres artistes.

J’aimerais par cette galerie renouer le contact entre l’art et le public, que ce soit un endroit populaire où l’on se retrouve par amour pour l’art, dans une atmosphère stimulante et conviviale, propice aux rencontres, à la réflexion, au partage et à l’apprentissage.

Mon père me racontait que dans les années 50, à Paris, les petites galeries étaient tenues par des amis ou parfois par les peintres eux-mêmes. On y faisait des expositions de groupe. L’ambiance était chaleureuse et effervescente car les peintres confrontaient leurs idées, commentaient leurs tableaux, cherchant toujours à aller plus loin dans leur recherche picturale qui à cette époque était tournée vers l’abstraction. Les visiteurs profitant de cette joyeuse animation admiraient leurs oeuvres. Puisse Le Menhirois être à l’image de l’une de ces galeries.

gravure

« J’avais déjà un nom disait Sacha Guitry, je n’avais qu’un prénom à me faire. Le fils du peintre Bollengier est dans ce cas. Je lui souhaite une réussite semblable. Le talent de Franck, à force de respect pour tout ce qui fut peint avant lui, évoluera sans doute mais en conservant les grandes qualités dont il fait preuve, notamment dans ce beau portrait justement distingué par le jury de Ballancourt »

Philippe Lejeune